Le monde de la mode, tout comme de nombreux autres secteurs, fait face à un défi sans précédent : minimiser son empreinte environnementale. Pour comprendre où et comment nous pouvons agir pour réduire l'impact de l'industrie de la mode, il est crucial de regarder l'ensemble de la chaîne de valeur.

 

Partie 1 : La fabrication de matières premières

L'industrie de la mode commence par la production des matières premières, principalement le coton et le polyester. Environ 25% de tous les produits chimiques produits mondialement sont utilisés pour l'industrie textile, notamment pour la culture du coton. Celle-ci nécessite également d'énormes quantités d'eau - jusqu'à 20 000 litres pour produire 1 kg de coton. En outre, la production de coton est responsable de 18% de la pollution mondiale de l'eau par les pesticides.

L'empreinte carbone de la production de coton est estimée à environ 5,5 kg de CO2 par kilo de coton produit. Pour le polyester, l'empreinte est encore plus élevée : environ 9,5 kg de CO2 sont émis pour chaque kilo de polyester produit.

La filature et le tissage sont les étapes suivantes de la chaîne de valeur. Ces processus nécessitent de l'énergie, principalement pour le chauffage et l'électricité, contribuant à leur empreinte carbone. Par exemple, la production d'un kilogramme de tissu de coton peut produire environ 1,5 kg de CO2.

 

Partie 2 : La confection

L'étape de confection consiste à transformer les textiles en vêtements. On estime que 15 à 20% du tissu est gaspillé lors de cette phase. Par exemple, pour une chemise en coton standard, environ 0,6 kg de déchets de tissu sont produits, ce qui entraîne des émissions d'environ 1 kg de CO2.

 

Partie 3 : La commercialisation

La commercialisation englobe tout, de la livraison aux retours des vêtements. Les émissions de CO2 provenant du transport varient énormément en fonction de la distance et du mode de transport. En moyenne, le transport des vêtements peut représenter environ 5% de l'empreinte carbone totale d'un vêtement. Les retours, en particulier pour les achats en ligne, peuvent également ajouter à cette empreinte, avec une estimation allant jusqu'à 10% supplémentaires.

 

Partie 4 : La fin de vie des produits

En France, seulement environ 35% des vêtements sont recyclés. En Europe, ce chiffre est légèrement plus élevé, à environ 40%. Les vêtements non recyclés se retrouvent généralement dans les décharges ou sont incinérés, ce qui peut libérer des produits chimiques dangereux et des gaz à effet de serre.

 

L'industrie de la mode a une empreinte environnementale significative, non seulement en termes d'émissions de CO2, mais aussi de pollution de l'eau et de gaspillage de ressources. Pour réduire cet impact, des mesures peuvent être prises à chaque étape de la chaîne de valeur.

Des initiatives pour encourager l'utilisation de coton biologique ou de polyester recyclé peuvent aider à réduire l'impact de la production de matières premières. L'innovation dans la filature et le tissage peut réduire la consommation d'énergie, et des modèles de confection plus efficaces peuvent minimiser les déchets. Enfin, encourager les consommateurs à acheter de manière plus réfléchie, à recycler et à prolonger la durée de vie de leurs vêtements peut aider à atténuer l'impact de la commercialisation et de la fin de vie des produits.

L'empreinte environnementale de l'industrie de la mode est un problème complexe qui nécessite une approche systémique. En adoptant une vision plus holistique, nous pouvons tous contribuer à faire de la mode un secteur plus durable.

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